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Bastia : les élèves de l’école Venturi-Gaudin inaugurent leur aire marine éducative


Paule Cournet le Samedi 23 Décembre 2023 à 08:25

Le maire de Bastia et l’inspecteur d’Académie ont officiellement signé, vendredi 22 décembre, la convention de mise à disposition de cette zone située sur la jetée du Dragon aux classes bilingues de CM1 de l’école du centre. A charge pour elles de l’étudier scientifiquement, de la préserver et de l’enrichir. Un bien joli cadeau de Noël.



De nombreux enfants
De nombreux enfants
L’inquiétude de la nuit a laissé place à un magnifique soleil. Le vent s’est calmé, la mer est radieuse. Le temps de permettre aux élèves des classes bilingues de CM1 de l’école Venturi-Gaudin de profiter de leur dernière après-midi studieuse avant les vacances de Noël , pour inaugurer, aux côtés du maire de Bastia, Pierre Savelli, et de l’Inspecteur d’Académie, Directeur académique des services de l’Education nationale (IA-DASEN), Bruno Benazech, la toute première aire marine éducative de la ville. 

Ce dispositif pédagogique, créé aux Iles Marquises en 2012, ne cesse, depuis lors, d’essaimer à l’échelle nationale,  pour le plus grand bonheur des enfants qui en auront la charge. A Bastia, ce sont les élèves qui, à l’instar de leurs camarades de Polynésie française, ont émis le souhait de « s’approprier » cet espace côtier situé au pied du « mole di u Tragone », sur le Vieux-Port de Bastia, mis à disposition par la mairie pour les recherches de ces scientifiques en herbe, qui auront pour mission, non seulement de l’étudier, mais aussi de le préserver et le faire prospérer. « Bastia a toujours eu un rapport privilégié à la mer, mais là il s’agit d’une initiative qui permettra un enseignement particulier et pointu de notre écosystème et de son rôle dans l’équilibre écologique de la planète », note, non sans fierté, l’édile. Un enthousiasme partagé par Bruno Benazech qui ne manque pas de souligner, lui-aussi, « l’enjeu de cette aire marine qui voit ainsi se matérialiser le travail à l’éducation scientifique et à la préservation de l’environnement, non plus seulement en classe, mais aussi in situ, dans les lieux du monde réel ».  « Cet endroit est non seulement symbolique mais aussi très important dans le patrimoine bastiais », confie pour sa part Myriam Arrii, enseignante en classe de CM1 à l’école Venturi-Gaudin, aux commandes du projet depuis ses débuts aux côtés de Marie-Ange Agostini, qui en est la coordinatrice pour l’Education nationale, et d’Audrey Graziani, la directrice de l’établissement. 
 

Les éco-délégués Tony, Romane, Anna-Mélodie et Alexandre.
Les éco-délégués Tony, Romane, Anna-Mélodie et Alexandre.
Elargir leurs horizons par la transmission et le dialogue
Aidés de différents partenaires comme le CPIE (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) U Marinu, le laboratoire Stella Mare, rattaché au CNRS, le club de plongée Marine Diving Center, les enseignants auront principalement pour objectifs, à raison d’une mise en situation sur site environ toutes les six semaines, de former les plus jeunes au développement durable, de les reconnecter, non seulement à la nature mais aux particularités de leur territoire, mais aussi d’élargir leurs horizons en développant, par exemple, leurs capacités de transmission et de dialogue, entre eux, bien évidemment, mais aussi avec tous les acteurs concernés comme les usagers, les pêcheurs, les scientifiques et gestionnaires d’espaces naturels. D’autant qu’ils auront aussi pour tâche d’ouvrir la voie aux autres enfants qui prendront leur suite dans les années à venir. « Il s’agit d’un travail transdisciplinaire à partir duquel nous allons produire des écrits et créer des podcasts », se réjouit déjà Audrey Graziani. 
En attendant, les enfants prennent leur marque dans cet environnement devenu leur petit royaume. Depuis le mois de septembre, en effet, les élèves ont déjà visité régulièrement le site pour y poser leur diagnostic et définir les actions qui pourront y être menées afin d’améliorer le cadre. Et déjà, les constats et les idées ne manquent pas : « Nous avons effectué une visite en novembre et nous avons été frappés par les dégâts causés par la pollution, confessent, avec une maturité surprenante,  les jeunes éco-délégués, Tony Pardies-Colombani, Romane Franconieri-Tollaini, Anna-Mélodie Barque et Alexandre Baldrichi, chargés de représenter leurs condisciples. Nous voulons faire installer des poubelles et faire réaliser un nettoyage régulier de la zone ; il faut aussi veiller aux différentes sources humaines de pollution et de détérioration, tels que les déchets rejetés par les bateaux ou les traces d’hydrocarbures, mais aussi à la qualité de l’air ; nous pensons qu’il faudrait aussi rajouter des bancs et prévoir des endroits sécurisés où l’on pourrait laisser son vélo quand on se promène ». 
Des idées à foison, comme on le voit, frappées de bon sens et de pragmatisme, à mettre en perspective à l’aune des travaux d’aménagement du Vieux-Port, si cher au cœur des Bastiais, et dans la continuité, notamment, des voies douces du Spassimare et de l’Aldilonda.

Dès la convention signée, les élèves ont déjà investi les lieux pour une séance de travail
Dès la convention signée, les élèves ont déjà investi les lieux pour une séance de travail